Description
« Le mal dont souffrent les chefs-d’oeuvre, c’est l’excès de respect dont on les entoure ! »
(Gabriel Fauré)
Qui s’attendrait à trouver cette remarque sous la plume du discret Gabriel Fauré, surtout dans la préface de sa très sérieuse édition des œuvres pour orgue de J.-S. Bach (Éd. Durand, 1911) ?
À y regarder de plus près, cette réflexion est loin d’être stupide. Car si « respecter » les oeuvres de Bach, c’est les jouer avec une perpétuelle gravitas, sans le moindre ornement qui ne soit « écrit », et le plus souvent sur d’austères jeux de fonds, n’est-ce pas trahir l’esprit du compositeur… tout en étant persuadé de lui être fidèle ?
À notre époque, la manière d’appréhender ce que l’on appelle « la musique baroque » a bien changé : qui considérerait iconoclaste de jouer sur de multiples instruments – pas seulement le piano – non prévus initialement par Bach ?
Bach a accordé une place de choix à la trompette dans ses nombreuses œuvres instrumentales (Ouvertures pour orchestre) ou vocales (Cantates). Même si on ne connaît pas exactement l’instrumentarium utilisé alors, et même si la puissance sonore de la trompette n’était pas la même qu’aujourd’hui, il m’a semblé que l’on pouvait avantageusement tirer parti des magnifiques partitions de Bach pour ou avec trompette(s) (souvent par trois, et dans ce cas associées aux timbales).
Associées à l’orgue, les trompettes trouvent tout naturellement place dans les églises, pour des cérémonies festives ou de joyeux concerts.
Les présentes réalisations sont en grand majorité issues de pages écrites pour ou plutôt avec trompettes, et la partie d’orgue est une réduction de l’orchestre. Dans trois cas toutefois, la partition d’origine était soit pour voix (no 2), soit pour orgue seul (no 3), soit encore pour chœur seul (no 4). Dans un cas, la partie d’orgue est d’origine, le compositeur l’ayant écrite pour organo obligato (no 1).
La partie de timbales des no 6 à 11, bien qu’originale et intéressante, est facultative.
Enfin, une remarque importante : s’il ne s’agit pas de tomber dans le travers d’interprétations démesurées (sur des orgues-monstres), il serait dommageable à l’équilibre des partitions de les jouer sur des petits orgues positifs, le plus souvent sans souffle ni timbre. Il est préférable de les jouer sur des instruments de tribune colorés et avec des registrations bien sonores (par exemple : Plein-jeu pour le no 3, Grand-jeu pour le no 7, etc.).
- Wie bin ich doch so herzlich froh (O quelle joie !) [BWV 49] 5
- Du Friedefürst, Herr Jesu Christ (Seigneur Jésus, Prince de la paix) [BWV 143] 12
- Nun danket alle Gott (Rendons grâce à Dieu !) [BWV 657] 14
- Jauchzet, ihr erfreuten Stimmen (Exultez, criez de joie !) [BWV 120] 36
- Gelobet sei der Herr, mein Gott (Loué soit le Seigneur, mon Dieu !) [BWV 129] 44
- Marcia [BWV 207a] 55
- Glorie, Lob, Ehr (Gloire, louange, honneur) [BWV 106] 18
- Wacht auf (Réveillez-vous !) [BWV 11] 22
- August, lebe, König (Vive le roi Auguste !) [BWV 207a] 57
- Sei nun wieder zufrieden, meine Seele (Réjouis-toi, mon âme !) [BWV 21] 30
- Jauchzet, ihr erfreuten Stimmen (Exultez, criez de joie !) [BWV 120] 36
- Dem wir das Heilig itzt (Entonnons le Sanctus !) [BWV 129] 52