Voix célestes

Parallèllement à l’opéra, la musique religieuse est le domaine qui, au XIXe siècle comme aux siècles précédents, donne le plus grand essor à la voix soliste et à l’art choral. La « musique d’église » tient dans le paysage sonore de la France du xixe siècle une place capitale, trop négligée aujourd’hui. Sa valeur artistique et culturelle est à redécouvrir, d’où l’initiative de créer une collection qui soit alimentée par les travaux du groupe de recherche « Voix célestes » créé au sein de la Fondation Royaumont.

Pourquoi « Voix célestes » ? Parce que le terme désigne tout à la fois un des jeux caractéristiques de la facture d’orgue romantique et un topos « angélique » présent dans toutes les manifestations artistiques de la spiritualité liées aux pratiques de la piété et à l’expression musicale de la foi.

La collection « Voix célestes » est donc conçue pour mettre en valeur le patrimoine musical religieux tel qu’il s’est constitué en France depuis le Concordat (1801) jusqu’à 1914. Le but premier de la collection est de proposer aux exécutants, sous une forme pratique, avec la garantie d’une restitution fiable du point de vue musicologique, des morceaux inédits et d’autres, parfois très connus en leur temps, et qui sont devenus difficilement accessibles.

En plus de son aspect pratique, la collection « Voix célestes » vise à faire ressortir la variété du répertoire vocal sacré dans le contexte artistique du XIXe siècle, où l’église devient avec la salle de concerts l’un des lieux principaux de la sociabilité musicale, sur la base d’un échange : nombre d’œuvres conçues pour l’usage liturgique – messe, motet ou psaume – trouvent leur place dans les programmes des concerts et, à l’inverse, nombre de morceaux profanes sont adaptés pour être exécutés pendant les offices.

La collection « Voix célestes » reflète l’évolution du goût musical. Elle illustre aussi les réponses diverses que les compositeurs donnent à l’exigeante question du style qui se pose tout au long du siècle en matière de musique sacrée.