RAMEAU Jean-Philippe, Transcriptions pour orgue
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Transcriptions pour orgue par Jean-Paul Lécot
Si les us et coutumes du temps de Rameau peuvent nous incliner à réaliser des transcriptions de ses opéras, il y a mieux : Rameau lui-même en donne de nombreux exemples.
Dans la Préface des Indes Galantes, l’auteur annonce en ces termes sa propre version pour clavier seul : « Symphonies entremêlées des Airs chantans, Ariettes, Récitatifs mesurez, Duo, Trio, Quatuor & Chœurs (…) qui font en tout plus de Quatre-vingt Morceaux détachez, dont j’ai formé quatre grands Concerts en différens Tons (…) ordonnés en Piéces de Claveçin (…) sans que cela puisse empécher de les jouer sur d’autres instrumens ».
De même, dans la Préface de ses Pièces de clavecin en Concerts, Rameau précise : « Ces Piéces exécutées sur le Clavecin seul ne laissent rien à désirer ; on n’y soupçonne pas même qu’elles soient susceptibles d’aucun autre agrément : c’est du moins l’opinion de plusieurs personnes de goût & du mêtier ».
Or, si le fait de jouer sur le clavecin des pages extraites des opéras ou des Pièces de Clavecin en Concerts ne pose pas de problème au dire de leur auteur, le fait de transcrire pour orgue des grands récits ou airs de ténor semble aller de soi : ces derniers ne sont-ils pas les équivalents exacts des récits en taille des Maîtres de l’orgue contemporains ? D’ailleurs, les auteurs de ces Tierce ou Cromorne en taille ne recommandent-ils pas, pour leur interprétation, l’imitation constante de la voix et le style du « beau chant » ? Ne suffit-il pas de jouer, à l’orgue, l’extraordinaire page Lieux funestes, de Dardanus, pour se convaincre de l’adéquation parfaite qui existe entre le récit en taille et le grand air d’opéra ?